FT 044 - Réagir face à une piqûre de tique

 

1 – Identifier la tique

La tique est un acarien vivant dans les bois et buissons humides. On peut également la rencontrer dans les prairies, les jardins, les parcs...

A l'instar de certains insectes hématophages, c’est-à-dire qui se nourrissent de sang, seule la femelle pique.

Si l'on exclut les œufs, la tique passe par trois stades de développement, elle est capable de piquer à chacun de ces stades.

 

La tique recherche des hôtes pour se nourrir. L'être humain fait partie des hôtes potentiels de la tique. Par ailleurs, l'extension des régions habitées par la tique multiplie le risque d'exposition pour les GNistes.

Lorsque la tique s'installe sur son hôte, le rostre pénètre intégralement dans la peau du sujet jusqu'à atteindre un vaisseau sanguin.

 

Le rostre est recouvert de petites dents orientées dans le sens inverse de la pénétration, ce sont celles-ci qui rendent difficile l'extraction de la tique.

On distingue deux types de rostres :

  • Longirostre : le rostre est plus large que long
  • Brévirostre: le rostre est plus long que large

Cette particularité, brévirostre ou longirostre, influe sur la solidité de l'accrochage de la tique sur son hôte.

Une tique longirostre sera plus difficile à retirer qu'une tique brévirostre.

 

2 – Se protéger des tiques

La première protection contre les tiques est les vêtements. Dans la mesure du possible, il est conseillé de porter des vêtements longs et clairs, des chaussettes longues pouvant être passées par-dessus le pantalon afin d'éviter que la tique se faufile en dessous.

Bref, une tenue de golfeur est particulièrement indiquée pour se protéger des tiques, mais pas forcément adaptée au GN.

Heureusement, il existe quelques solutions applicables en GN.

Tout d'abord, si votre tenue le permet, vous pouvez opter pour des chaussettes anti-tiques. Attention, cette solution seule ne suffit pas mais présente l'avantage d'empêcher les tiques de gripper dessus pour remonter ensuite sur les jambes.

Ensuite, il existe des répulsifs permettant de se protéger. Quatre substances sont efficaces contre les tiques : DEET, l’IR 3535, l’icaridine et le Citriodio. Le DEET est reconnu comme étant le plus efficace, mais peut provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes. Par ailleurs, il peut altérer les plastiques, le cuir, et certaines fibres synthétiques, vous voilà désormais prévenus, gare à vos costumes, n'appliquez ce répulsif que sur votre peau. Dans tous les cas, n'hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.

Par ailleurs, ce sont les mêmes substances qui permettent de repousser les moustiques, donc si vous avez oublié votre répulsif anti-tiques, aspergez-vous d'anti moustique !

 

3 – Traquer la morsure de tique

Pas de secret, il faut inspecter toute la surface de votre corps. En général, la tique privilégie les régions où la peau est la plus fine, mais elle peut se cacher ailleurs. Pensez notamment à contrôler votre cuir chevelu, ainsi que la région pubienne. Les pliures des articulations sont également des zones fréquemment touchées.

 

4 – Retirer la tique

Il existe deux méthodes pour retirer la tique :

  • Avec un crochet à tique, qui se présente sous la forme d'un petit pied de biche en plastique
  • Avec une pince fine ou équivalent

Avec un crochet à tique

Glisser le crochet sous la tique sans l’écraser, au plus près de la peau. 

Tirer en tournant doucement jusqu’à ce que la tique se décroche (généralement 2 à 3 tours).

Avec une pince fine (ou équivalent)

Saisir fermement la tique à sa base, au plus près de la peau, sans jamais appuyer sur le corps, puis tirer sans torsion. 

Si la tique ne se décroche pas, il est possible d'effectuer, tout en continuant de tirer, un mouvement de rotation dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

 

Si le rostre se rompt et reste sous la peau, ne vous acharnez pas à tenter de le retirer. Il est petit et non contaminant, l'organisme l'éliminera. L'élimination du rostre entraînera une réaction inflammatoire bénigne qui disparaîtra dans les trois jours. Si l'inflammation persiste, consultez votre médecin.

Une fois la tique retirée, deux solutions s'offrent à vous :

  • Emballez les tiques dans un papier en le repliant de façon à l'empêcher d'en ressortir et jetez le papier dans une poubelle ou brûlez-le (si vous pouvez le faire)
  • Conserver la tique pour faire progresser la science. Pour cela, conservez la tique en fixant sur une feuille à l'aide de ruban adhésif et suivez les indications de la section 6 de cette fiche.

Surtout, n'écrasez jamais la tique, les germes contaminants pourraient s'en échapper !

 

Désinfecter

L'idéal est de laver la zone à l'eau et au savon. Il est également possible d'utiliser un antiseptique cutané.

Pensez également à contrôler que vous soyez à jour de votre vaccin antitétanique.

 

Noter la date

Les tiques sont parfois porteuses de germes qui peuvent infecter l'hôte, aussi, il est important de noter la date de la piqûre dans un agenda pour assurer une prise en charge adaptées en cas d'apparition de symptômes.

Vous êtes organisateur ou secouriste ? Vous pouvez remettre à la victime de la piqûre cette notice d'information :

Vous avez été piqué par une tique. Les soins nécessaires vous ont été prodigués dans un premier temps.

Toutefois, la tique peut être porteuse de maladies graves.

C'est pourquoi nous vous proposons de suivre les conseils suivants :

  1. Inscrivez dans votre agenda la date de la piqûre pour en informer votre médecin si nécessaire
  2. Observez l'apparition des signes suivants pouvant survenir dans les semaines qui viennent

- Fièvre ou frissons,
- Maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires,
- Nodules lymphatiques gonflés (au niveau des aisselles ou de l'aine),
- Éruption cutanée de type érythème migrant.

Ces signes peuvent être liés à une infection consécutive à la piqûre de tique. En cas d'apparition ou de doute, consultez votre médecin en lui précisant la date de la piqûre.

L'apparition d'une rougeur au niveau du point de piqûre dans les trois premiers jours est une réaction inflammatoire normale. Nettoyez et désinfectez la région atteinte. Si cette rougeur persiste au-delà de trois jours, consultez votre médecin.

 

5 – Observer l'apparition de symptômes

Les tiques peuvent être porteuses de la maladie de Lyme. Soyez donc attentif aux symptômes pouvant survenir dans les 3 mois suivant la piqûre :

  • Fièvre ou frissons,
  • Maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires,
  • Nodules lymphatiques gonflés (au niveau des aisselles ou de l'aine),
  • Éruption cutanée de type érythème migrant.

L'érythème migrant est une manifestation fréquemment associée à la maladie de Lyme.

Il apparaît dans 60 à 90% des cas.

Il se caractérise dans un premier temps par une tâche rougeâtre qui s'étend lentement autour de la zone de la morsure.

Dans un second temps, il prend la forme d'un anneau pouvant atteindre une dizaine de centimètres, parfois plus, et peut contenir une tâche centrale faisant alors ressembler l'érythème à une cible.

L'érythème est le signe le plus classique et le plus précoce du début de l'infection par les agents pathogènes à l'origine de la maladie de Lyme.

Si un ou plusieurs de ces symptômes apparaissent, consultez votre médecin et précisez-lui que vous avez été piqué par une tique, ainsi que la date de celle-ci.

 

6 – Aider la recherche

Le laboratoire de l'INRA à Nancy mène le projet CITIQUE pour permettre aux scientifiques de progresser dans la recherche sur les piqûres de tiques et les maladies qu'elles peuvent transmettre.

CITIQUE propose trois phases à suivre pour aider son développement :

  1. Signaler la piqûre : cette étape permet d'établir une cartographie des piqûres, des agents pathogènes transmis, ainsi que l'identification des espèces grâce aux photos transmises
  2. Envoyer la tique : cette étape permet aux scientifiques des conserver les tiques au sein d'une tiquothèque, collection unique en France, mise à la disposition de tous les chercheurs partenaires du projet. Elles y sont identifiées, l'analyse de leur contenu et des éventuels agents pathogènes répertoriés
  3. En parler autour de soi : tout simplement pour permettre au projet d'être connu du plus grand nombre

En attendant la diffusion de kits de collecte, vous pouvez fixer la tique sur une feuille à l'aide de ruban adhésif et l'envoyer avec les informations de votre signalement à l'adresse suivante :

Projet CITIQUE
Laboratoire Tous Chercheurs
Centre INRA Grand Est - Nancy
54280 Champenoux

Les liens utiles :

 

Dernière vérification : 24/02/2018 Dernière mise à jour : 24/02/2018

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